mercredi 27 mai 2015

La chronique BD de Jean-Christophe Ogier sur France Info

A réécouter en podcast sur France Info




La mer, notre histoire et notre futur

"Les Esclaves oubliés de Tromelin" illustrent le sort horrible réservé aux victimes de la traite négrière. "Embarqué" dit combien l'océan sera plus encore demain notre horizon.

Sylvain Savoïa nous offre un voyage salutaire dans l’histoire

Nous sommes en 1761. Un vaisseau de la compagnie des Indes fait naufrage sur un îlot perdu de l’Océan indien. L’équipage, -du moins les marins qui ont survécu, trouve la force de construire une embarcation de fortune. Et laisse sur place quatre-vingts esclaves. Tromelin : une maigre végétation, quelques buissons, du sable. Une prison à ciel ouvert, battue par les vents, régulièrement ravagée par les coups de boutoirs de l’Océan. Lorsqu’un bateau viendra enfin, quinze années auront passé. Il ne trouvera que sept femmes et un enfant.  En ces temps de commémorations de ce que fut la traite négrière, "Les Esclaves oubliés de Tromelin" mêle avec intelligence le récit recomposé de cette horrible histoire vraie et le compte-rendu minutieux d’une mission archéologique à laquelle l’auteur a été associé.
"Les Esclaves oubliés de Tromelin" de Sylvain Savoïa aux éditions Dupuis figure en bonne place des "aventures maritimes", l’une des expositions qui marquent le 25ème anniversaire du festival Etonnants voyageurs, ce week-end à Saint-Malo.

Christian Cailleaux nous invite à réfléchir à notre futur

Lequel, à le lire, passe obligatoirement par ce retour à la mer, sa dimension matricielle, sa vocation diplomatique, ses porte-conteneurs titanesques, ses profondeurs inexplorées. Cailleaux et la mer, ça ne date pas d’hier. Il avait franchi le cap de la BD en adaptant les récits de son ami Bernard Giraudeau, l’acteur devenu écrivain de marine. "Embarqué", son nouvel album, rassemble une série de reportages (l’école des mousses, les mers du sud), des portraits et entretiens (avec de jeunes quartiers-maîtres, des officiers d’expériences, des parlementaires), des informations (sur le commerce maritime et la dissuasion nucléaire), et surtout une foule de dessins qui élargissent l’horizon, même lorsque Christian Cailleaux navigue à bord d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins.
Ajoutons que les dessins de Christian Cailleaux portent en eux noblesse et beauté, rigueur et respect. Et que le garçon écrit fort bien. Toutes choses que l’on peut vérifier à Bordeaux, au festival Regard 9 dont il est dont il est l’auteur invité à partir de demain, pendant quinze jours.
Christian Cailleaux, "Embarqué", aux éditions Futuropolis.

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 disponible jusqu'au 16/02/2018